Home Partenaires Autres partenaires Inciter les jeunes à s’engager dans l’agriculture

Suivez-nous!

Partenaires clés

 

 

Mardi 29 Janvier 2013 11:29

Inciter les jeunes à s’engager dans l’agriculture

Évaluer cet élément
(0 Votes)

Interview avec Sithembile Ndema Mwamakamba, du Zimbabwe, qui travaille pour le Réseau d’analyse des politiques alimentaires, agricoles et des ressources naturelles (FANRPAN), où elle coordonne le projet Jeunes et agriculture. Elle gère également le projet Accès des femmes aux marchés (WARM) destiné à renforcer la capacité des paysannes à influencer les politiques agricoles en Afrique Australe.

"L’accent accru mis sur les chaînes de valeur ces dernières années a offert aux jeunes davantage d’occasions d’accéder à des carrières intéressantes dans le secteur alimentaire et agricole. Les gouvernements doivent désormais élaborer des politiques qui tirent parti de l’énergie et de l’esprit d’initiative des jeunes afin de réussir à les attirer vers le secteur."

En septembre 2012, le Réseau d’analyse des politiques alimentaires, agricoles et des ressources naturelles (FANRPAN) a organisé une concertation régionale sur l’engagement des jeunes dans les chaînes de valeur agricoles. Quelles sont les lignes directrices qui se sont dégagées de cette réunion?

La réunion a recommandé que les gouvernements mettent en œuvre les politiques agricoles existantes, veillent à mieux coordonner les institutions dans le déploiement des programmes et mettent en place des mesures d’incitation ciblant les jeunes, telles que des facilités de prêt et d’accès à la terre, aux marchés et à la formation. Elle a également préconisé l’utilisation des TIC en agriculture et l’appui aux nouvelles technologies, et proposé d’encourager l’esprit d’initiative et le bénévolat des jeunes pour leur permettre de développer leurs compétences et éveiller leur intérêt. Il a aussi été recommandé de faire appel au mentorat et aux programmes de préformation et de faire participer les jeunes aux décisions stratégiques.

Des mesures concrètes ont-elles été prises pour faire participer les jeunes aux processus décisionnels?

Plusieurs conférences de haut niveau pour la jeunesse et des concertations ont été organisées. En 2011, le 17e Sommet de l’Union africaine s’est penché sur l’accélération de la responsabilisation des jeunes pour un développement durable. Avant le sommet, les jeunes ont déterminé les principales questions qu’ils voulaient porter à l’attention des chefs d’états. Le FANRPAN s’est également efforcé d’engager les jeunes dans ses concertations sur la politique de sécurité alimentaire. En 2011, il a organisé sa concertation annuelle sur la sécurité alimentaire sur le thème de la mobilisation pour l’engagement actif des jeunes dans la chaîne de valeur agricole. En 2012, la concertation s’est réorientée des plans à la pratique de l’engagement. Ces plates-formes ont permis aux jeunes de partager leurs aspirations et d’exprimer ce qu’ils veulent voir changer pour devenir des participants actifs intervenant avec les décideurs, agriculteurs, chercheurs et représentants de la société civile.

L’agriculture est souvent considérée comme un secteur d’emplois ne convenant qu’aux personnes très pauvres et illettrées. Que propose le FANRPAN pour vaincre ce préjugé?

De nombreux jeunes ont peu de compétences, voire pas du tout, et sont exclus de toute vie économique et sociale productive. Selon les estimations, environ 133 millions de jeunes (plus de 50 % de la population jeune) sont illettrés en Afrique. Le FANRPAN a mis en place un programme pour engager les jeunes dans le secteur agricole à travers le renforcement des capacités et le travail en réseau, la recherche-action pour générer des données et renseigner le processus d’élaboration des politiques et la défense des politiques relatives à la sécurité alimentaire, à l’agriculture et aux ressources naturelles. A cet effet, les principales activités sont la collecte et le renforcement des connaissances et de la capacité des jeunes à contribuer à l’élaboration des politiques agricoles, leur formation à l’approche par chaînes de valeur et son application pour le développement de produits agricoles sélectionnés. Il s’agit aussi de sensibiliser les parties intéressées aux possibilités d’implication des jeunes dans l’agriculture, l’économie et la réduction de la pauvreté.

Pourriez-vous donner un exemple de résultat concret de ce programme?

Au FANRPAN, les jeunes sont considérés comme un important groupe d’intervenants et nous utilisons la concertation pour mieux faire entendre les voix des jeunes, en leur donnant les compétences dont ils ont besoin pour s’engager efficacement.

Les gouvernements sont-ils conscients de l’importance de l’engagement des jeunes dans l’agro-industrie?

Oui, surtout lorsqu’ils considèrent le taux élevé du chômage des jeunes en Afrique subsaharienne, qui dépasserait 20 %. En 2006, les chefs d’état africains ont signé la Charte africaine de la jeunesse, qui reconnaît le droit des jeunes à se libérer de la faim. Elle appelle également les gouvernements à prendre des mesures pour rendre les zones rurales plus attirantes pour la jeunesse, à la former pour qu’elle s’engage dans la production agricole, de minerais, commerciale et industrielle en utilisant les systèmes contemporains et à promouvoir les avantages des nouvelles TIC pour accéder aux marchés. Grace à cette charte, les gouvernements ont également convenu d’octroyer des terres aux jeunes, de leur permettre d’accéder au crédit et de faciliter leur participation à la conception et à la mise en œuvre de politiques nationales de développement et de stratégies de réduction de la pauvreté.

Pourriez-vous donner un exemple réussi d’engagement de jeunes dans le secteur agricole?

Calvin Kamchacha, 28 ans, est le fondateur et directeur exécutif du Farmers Forum For Trade & Social Justice (FAFOTRAJ), une ONG basée au Ghana et au Malawi qui cherche à développer des politiques, structures et systèmes commerciaux liés aux marchés qui favorisent le commerce équitable et créent des richesses durables et des opportunités d’emplois autonomes décents pour les femmes et les jeunes agriculteurs. Il dirige aussi un programme de développement de l’agro-industrie qui vise à renforcer les capacités des jeunes et des agricultrices dans les chaînes de valeur en les formant à l’esprit d’entreprise et en facilitant leur accès aux fournisseurs d’intrants, aux institutions financières, aux autorités de réglementation et aux autres prestataires de services importants du secteur agro-industriel.

Article paru dans le magazine Spore (No 161): Inciter les jeunes à s’engager dans l’agriculture

Dernière modification le Mardi 29 Janvier 2013 12:16
ardyis-project

ardyis-project

Courriel: Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
 

Focus

ICT and Youth in Agriculture in Africa (Report)