Les économies des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) sont très largement tributaires du développement des secteurs agricole et rural. En Afrique, environ 60% des populations vivent du secteur agricole (qui inclut les productions végétales, la transformation agroalimentaire, l’élevage, la pêche et l’exploitation forestière); ce secteur contribue pour plus de 30% au PIB d’un grand nombre de pays et ce pourcentage s’élève à 50% ou plus pour des pays comme la R. D Congo, la République centrafricaine . Malheureusement, l’agriculture ne bénéficie pas de l’attention adéquate qu’elle requiert de la part des décideurs. Elle jouit d’une image moins reluisante, comparée à d’autres secteurs, notamment aux yeux des jeunes. Ces derniers délaissent les activités agricoles, dépeuplent les milieux ruraux (compte tenu des difficultés qui y sont rencontrées), toute chose entraînant progressivement un vieillissement de la population rurale.
Dès lors, ainsi qu’il a été observé aux Caraïbes par l’association CAFAN, l’avenir de l’agriculture est mis en danger, malgré ses apports importants et ses immenses potentialités :
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Par ailleurs, les pays ACP connaissent un chômage élevé qui frappe d’abord la population jeune. Il va sans dire qu’un intérêt renouvelé des jeunes eux-mêmes et des différents acteurs pour le secteur agricole, combiné à l’accroissement d’investissements, contribuera fortement au développement socio-économique de ces pays et à réduire le chômage.
D’un autre point de vue, l’avènement des Technologies de l’Information et de la communication (internet, téléphonie mobile, etc.) offre de nouvelles opportunités à la fois pour appuyer le développement du secteur rural et agricole, et pour amplifier les opportunités à saisir par les jeunes. Ces technologies pénètrent progressivement tous les segments socio-professionnels des pays ACP, même en milieu rural, bien que les contraintes soient plus fortes dans ces zones. Entre 2000 et 2009, la progression de la connexion internet dans les pays africains est de 1392%, 890% en Amérique Latine et dans les Caraïbes, alors qu’elle se situe autour de 300% pour le reste du monde . Plus de la moitié des populations africaines disposent aujourd’hui du téléphone portable. En outre, ce sont les jeunes qui maîtrisent en général le mieux les nouvelles technologies et ils peuvent donc les exploiter pour en tirer le maximum d’opportunités transversales. L’impact de leur implication renforcée, appuyée par un usage innovant des TIC, peut être considérable. Car comme l’a réaffirmé le Président de l’Union Africaine, le Président du Malawi, durant le 14ème Sommet de cette institution panafricaine en Ethiopie en février 2010 :
“Information and communication technology can play a major role in the development of agriculture and food security on our continent… Feeding Africa through new technologies: let us act now!”
Au CTA, diverses actions sont menées pour renforcer l’implication des jeunes dans le développement rural. En ce qui concerne les TIC, déjà entre 2004 et 2005, des activités comme le concours sur les TIC au service de la jeunesse en milieu rural et l’Observatoire TIC 2005 sur le thème de la jeunesse, pour ne citer que celles-là, avaient été réalisées dans ce cadre. Avec le Plan Stratégique 2007 – 2011 du CTA, l’engagement et les actions envers une meilleure implication des jeunes et une prise en compte de leurs préoccupations ont été encore renforcés. Ce projet s’inscrit dans la durée et se trouve actuellement dans sa phase initiale (2010 - 2011).