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Jeudi 17 Janvier 2013 08:15

Une étude du CTA révèle qu’en Afrique les jeunes femmes sont les plus ferventes adeptes du web 2.0 et des médias sociaux

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Le programme de formation au web 2.0 du CTA a généré un intérêt massif dans les pays ACP. Les organisations et les particuliers se sont montrés avides d’acquérir des connaissances sur les outils sociaux et les plates-formes susceptibles de soutenir leurs travaux collaboratifs, et sur la façon d’adapter les médias sociaux à leurs contextes et besoins particuliers. Mais quels groupes sont les plus fervents adeptes des outils du web 2.0 et quel impact a l’adoption de ces outils en termes de développement personnel, de changements institutionnels et de nouvelles opportunités pour les bénéficiaires dans le cadre du développement?

Pour tenter de tirer les enseignements des trois années de son programme de formation au web 2.0 (2008-2010), le CTA a commandité une étude d’impact afin de mieux comprendre les facteurs qui influencent son adoption, ainsi que les résultats obtenus. Dans ce article, nous résumons ce que nous avons appris, car le CTA souhaite affiner et élargir ses travaux dans ce domaine. Par la suite, un autre article résumera certaines des principales recommandations qui ressortent de l’étude réalisée par Euforic Services Ltd.

Atteindre les différents pays ACP

Entre 2008 et 2010, le CTA a organisé 20 ateliers de renforcement des capacités web 2.0, touchant un total de 510 stagiaires originaires de plus de 20 pays ACP, principalement en Afrique. La majorité d’entre eux ont pris part aux sessions de formation de cinq jours de la série Opportunités d’apprentissage du web 2.0, co-animée par des formateurs locaux avec le soutien et l’accompagnement du CTA. Parmi les autres types de formation, on peut citer de brefs ateliers d’initiation d’un jour ou deux et des sessions portant sur des applications spécifiques du web 2.0 ou des médias sociaux. Le CTA a également cofinancé des sessions d’apprentissage à distance gérés par l’UNITAR (Institut des Nations unies pour la formation et la recherche).

Les participants et participantes étaient d’une grande diversité en termes d’âge, d’organisations et de fonctions, même si la majorité d’entre eux travaillaient dans les secteurs de l’éducation et la recherche. La plupart avaient une connaissance limitée des applications web 2.0 avant de suivre la formation, certains d’entre eux estimant que ces outils n’étaient en fait importants que pour les experts en TIC. Grâce à la formation, près de 80 % des participants ont mieux appréhendé les outils et se sont familiarisés avec des applications dont ils n’avaient pas connaissance auparavant. D’un point de vue général, les outils les plus largement adoptés ont été les réseaux sociaux, la téléphonie par Internet (VoIP), et les outils de collaboration à distance, comme les wikis ou Google Docs.

Tendances de l’adoption du web 2.0 selon le genre, l’âge et le lieu de travail

En termes d’âge, il n’est peut-être pas surprenant de constater que ce sont les apprenants de moins de 36 ans qui semblent les plus enclins à adopter les applications web 2.0, hormis en ce qui concerne les réseaux sociaux en ligne ; il est intéressant de noter que ces derniers ne dépendent pas de l’âge. Il convient aussi de souligner que les femmes ont des taux d’adoption plus élevés que les hommes pour presque toutes les applications web 2.0. Si d’autres études ont révélé que les hommes connaissent généralement mieux les TIC que les femmes, avec ce sous-ensemble de femmes, pour la plupart des professionnelles, la tendance est différente. Lorsque l’on considère des outils spécifiques, il ressort que les femmes utilisent plus facilement les mots clés (tags) et les favoris (bookmarks), les réseaux sociaux et la téléphonie par Internet. Ce constat semble s’accorder avec des recherches existantes qui montrent que les femmes sont mieux organisées que les hommes sur leur lieu de travail : elles sont aussi plus enclines à adopter des outils d’organisation du contenu comme les tags et les favoris.

En termes d’organisations, ceux et celles qui travaillent pour des ONG et des organisations nationales et internationales sont souvent plus portés à adopter les outils web 2.0 que ceux qui exercent dans des établissements d’enseignement ou des instituts de recherche ; cela peut s’expliquer par le fait que les ONG ont souvent un personnel plus jeune. S’agissant d’emplois spécifiques, il ressort que 92 % des travailleurs sociaux utilisent des sites de réseaux sociaux, contre environ 60 % des chercheurs. Ce sont les travailleurs sociaux et les journalistes qui affichent le taux d’adoption le plus élevé pour les blogs et les listes de diffusion électronique. Les journalistes sont aussi plus enclins à se servir des wikis et de Google Docs que d’autres groupes, alors que 60 % environ des étudiants utilisent les tags et les favoris. Globalement, ce sont les femmes anglophones plus jeunes qui présentent les taux d’adoption les plus élevés pour les outils du web 2.0 et des médias sociaux, quel que soit leur milieu professionnel.

Des professionnels du développement plus informés, plus connectés, plus performants

Qu’a donc apporté aux stagiaires la formation aux applications web 2.0 ? Près de 90 % des stagiaires estiment qu’ils ont amélioré leurs capacités à rechercher l’information, à y accéder et à la partager, en se servant de leurs nouveaux outils pour se tenir informés des développements dans leur domaine d’intérêt. Nettement plus de la moitié des participants affirment qu’ils ont amélioré leurs compétences de gestion de l’information.

Les personnes formées sont aussi devenus plus connectés, rejoignant des groupes et des communautés en ligne, que le CTA soutient par le biais des groupes en ligne Web2forDev qu’il anime sur LinkedIn, DGroups et Facebook. Environ 45 % signalent qu’ils sont devenus plus performants dans leur collaboration et échanges en ligne, et un tiers des bénéficiaires ont initié à leur propre niveau des formations au web 2.0 pour partager les compétences acquises.

Le web 2.0 au sein de l’organisation

Le partage des compétences entre collègues est le moyen le plus communément cité par lequel les organisations des stagiaires ont bénéficié de la formation au web 2.0. Le plus souvent, ce partage se fait au moyen du module iMark, un CD/programme d’apprentissage en ligne grâce auquel les individus peuvent travailler de façon autonome. Toutefois, il est beaucoup plus difficile de susciter un changement systématique au sein des institutions, que ce soit au plan opérationnel ou stratégique ; l’ampleur avec laquelle les stagiaires y sont parvenus a souvent été fonction de l’esprit d’initiative dont ils ont su faire preuve et de leur fonction au sein de leur organisation.

Lorsque les stagiaires ont réussi à intégrer les nouvelles applications au sein de leurs institutions, le nombre d’outils de communication utilisés par l’organisation s’est accu. Cela a permis à certaines organisations de fournir des informations actualisées à leurs bénéficiaires, tandis que d’autres gagnaient en visibilité grâce à leur présence sur la toile. Quelques organisations ont également engagé une réforme de leurs systèmes de communication et de gestion de l’information, ce qui s’est parfois traduit par une diminution de leurs coûts de communication.

Le programme de renforcement des capacités du CTA a eu un impact particulièrement sensible sur les institutions qui ont accueilli les stages de formation. Jusqu’à six membres du personnel de chaque institution ont pris part aux stages et la plupart d’entre eux ont ensuite organisé des formations internes pour le reste du personnel. Plusieurs enseignants ont présenté des applications web 2.0 à leurs élèves et les ont utilisées pour améliorer leur propre système de communication et de partage de l’information avec les étudiants. Trois instituts ayant accueilli des formations ont inclus de façon informelle une formation au web 2.0 dans leur cursus ou prévoient d’introduire des cadres relatifs aux TIC au sein desquels il sera possible d’utiliser des applications web 2.0.

Le web 2.0 sur le terrain

Dans certains cas, les résultats de la formation ont aussi contribué à des changements positifs chez les agriculteurs et les communautés.Dans un cas, des outils du web 2.0 et des médias sociaux ont été présentés à des agriculteurs, qui ont commencé à s’en servir pour localiser des informations sur les bonnes pratiques culturales. Par ricochet, cela a conduit à l’adoption d’activités agricoles améliorées. Dans un autre exemple, les scientifiques d’un institut de recherche se sont servis de Google Docs et de Skype pour partager des informations et en discuter depuis plusieurs sites agricoles différents.

Les agriculteurs ont également appris à utiliser Skype et Facebook pour se connecter à des télécentres et transférer des photos et des fichiers de texte en ligne. Un groupe se sert même du réseau LinkedIn pour partager l’information et débattre d’idées nouvelles et d’opportunités.

Ces exemples, même s’ils sont anecdotiques, illustrent bien le pouvoir du web 2.0 et des médias sociaux non seulement pour partager du contenu en ligne mais aussi pour apporter des changements positifs dans le quotidien et les moyens de subsistance des populations. Recueillir davantage de témoignages de ce type nous aiderait à mieux en comprendre les causes et comment de tels processus peuvent être encouragés.

Article originalement publié sur le site Web2pourDev: Une étude du CTA révèle qu’en Afrique les jeunes femmes sont les plus ferventes adeptes du web 2.0 et des médias sociaux

Dernière modification le Jeudi 17 Janvier 2013 09:31
 

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ICT and Youth in Agriculture in Africa (Report)